Récoltes au début du printemps

Jeunes pousses d'ortie au printemps

Sur mon terrain, la nature s’éveille doucement. Les oiseaux 🐦chantent de plus en plus, accompagnés par le croassement de quelques grenouilles 🐸, tandis que les premières pousses percent timidement la terre 🌱. Chaque année, ce spectacle printanier me remplit d’une grande excitation 🤩.

Dans cet article, je vous invite à découvrir les trésors végétaux que j’ai cueillis en ce début de printemps afin de regarnir ma pharmacie verte !

Bourgeons de peuplier baumier

Je récolte les jeunes bourgeons de peuplier baumier (Populus balsamifera) pour en faire un onguent antiseptique et anti-inflammatoire. Il est facile d’identifier le peuplier baumier après l’avoir senti une fois. Son parfum suave et sucré me ramène à mon enfance, il y en avait abondamment le long des routes et des rivières dans la région de Chaudière-Appalaches (Québec).

On récolte quelques bourgeons par branche, en veillant à ne pas trop dégarnir les jeunes arbres. De toute façon, ils sont très concentrés en résine, donc quelques-uns suffisent amplement.

J’ai trouvé que 15 grammes de bourgeons de peuplier baumier pour 200 ml d’huile d’olive offre un juste équilibre entre efficacité et odeur. En effet, lorsque la concentration est trop élevée, l’odeur devient puissante et ressemble à celle d’un médicament. Les bourgeons contiennent de la salicine (comme le saule) et du bisabolol (comme la camomille).

Après quelques mois, lorsque l’huile de bourgeons sera bien odorante, j’en ferai un onguent analgésique pour soulager les douleurs articulaires. Pour se faire, je la mélange avec de l’huile de millepertuis et de la cire d’abeille.

Écorces de saule

Au printemps, c’est le moment où je fais ma récolte des écorces de saule.

Sur mon terrain, j’ai planté plusieurs saules des vanniers spécifiquement pour faire du BRF (Bois Raméal Fragmenté). Ce BRF me sert à enrichir le sol et à contrôler les herbes sauvages dans certaines sections de mon jardin. Alors dans la vidéo, je vous montre le Salix viminalis mais vous pourriez récolter vos écorces sur n’importe quelle espèce de saule.

Je coupe les jeunes branches et les épluche avec un économe, puis je les étale dans le séchoir pour les sécher. Je les utiliserai en bain pour diminuer les courbatures après avoir jardiné intensément.

Le saule contient de la salicine, qui est anti-inflammatoire, analgésique et fébrifuge.

Pour préparer un bain, je mets une grosse poignée d’écorces dans à peu près 4 litres d’eau et je porte le tout à ébullition. Ensuite, je laisse mijoter doucement pendant au moins 15 minutes avec un couvercle, puis je laisse infuser pour un minimum de 15 minutes avant de filtrer la décoction au-dessus du bain. J’ajoute ensuite une poignée de sel d’epsom.

Racines et feuilles de pissenlit

J’ai commencé à désherber mon potager, et en même temps, je récolte les pissenlits. Les feuilles sont bien meilleures avant l’émergence des fleurs, et les racines sont encore bien dodues et remplies de prébiotiques.

J’ai ajouté des feuilles fraîches de pissenlit dans mes salades et mes sautés de légumes. Elles sont riches en vitamines (vit C, K, A) et minéraux (potassium, calcium, fer, magnésium). De plus, leur légère amertume améliore la sécrétion des enzymes digestives. C’est une douce cure pour le foie, qui a parfois besoin de stimulation après l’hiver. L’amertume et le foie.

Et les racines, je les ai nettoyées puis coupées en rondelles pour les faire sécher. Lorsqu’elles seront séchées, je vais les moudre puis les torréfier pour en faire un substitut de café. Ce n’est pas seulement agréable à boire, mais aussi une solution multi-action pour équilibrer les intestins, le foie et les reins. Je me sens tellement mieux par la suite ! Phytochimie des racines de pissenlit

Jeunes pousses d’orties

Les pousses d’orties viennent tout juste de sortir de terre, alors j’en profite pour en manger quelques unes ! Je cueille seulement l’extrémité de la pousse, celle qui n’a pas trop d’aiguilles. Et, cela permettra à la tige de se diviser et développer plus de feuilles. Ainsi j’aurai une belle provision d’ortie pendant l’été !

Dans cette vidéo, je mange les jeunes pousses crues et ce, sans me piquer !

Manger les feuilles d’ortie crues, c’est une riche provision de chlorophylle, des tous les acides aminés essentiels et d’une vaste gamme de minéraux et oligo-éléments.

L’ortie est urticante alors certain pourrait penser qu’elle contient des toxines mais non…les petites aiguilles contiennent un mélange d’acétylcholine (2%), d’histamine (3%), de sérotonine (0,02%), de leucotriènes, d’acide formique, d’acide acétique, d’acide tartrique et d’acide oxalique. Ce sont toutes des substances inoffensives. Phytochimie des feuilles d’ortie.

Alliaire officinale

En faisant le tour de mon terrain, j’ai découvert des plants d’alliaire officinale (Alliara petiolata) sur mon tas de compost. Je ne sais vraiment pas comment ils sont arrivés là ! 🤨 Au Québec, c’est une plante très envahissante qui peut venir étouffer les colonies de plantes indigènes, surtout dans les érablières. Alors je me dépêche à la ramasser avant qu’elle n’envahisse l’érablière de mon voisin.

C’est une plante bénéfique pour le foie, elle contient des glucosinolates. J’ai essayé une recette pour l’utiliser comme condiment, mais le résultat n’est pas encore assez satisfaisant pour que je puisse vous la partager.

Bourgeons de cassis

Ces derniers jours, c’était la période de récolte des bourgeons de cassissier (Ribes nigrum) chez moi, dans les Laurentides. Il faut faire vite car les feuilles apparaissent rapidement, et en quelques jours il est déjà trop tard…

C’est la seule préparation en gemmothérapie que je réalise chaque année. Son goût est incomparable, savoureux à souhait !😋 Outre cela, c’est un remarquable anti-inflammatoire qui agit sur plusieurs formes de douleurs.

En combo avec la teinture de grande camomille (Tanacetum parthenium), la gemmo de cassis est une aide précieuse pour soulager mes migraines.

Comme mes arbustes de cassissier ne sont pas encore très volumineux, j’ai très peu de bourgeons pour faire ma préparation. J’ai mélangé 15 grammes de bourgeons de cassis avec 50 ml de glycérine et 100 ml de vodka. C’est dilué, mais je l’utilise en mélange avec d’autres plantes, donc cela me suffit. Mais si vous avez une abondance de bourgeons, n’hésitez pas à en ajouter davantage !

La feuille et le fruit de cassis sont riches en acides phénoliques et en tanins, c’est un fait établi. Mais je n’ai pas encore trouvé d’informations précises sur la composition phytochimique des bourgeons. Si vous disposez de sources d’informations sur le sujet, je serais ravie de les consulter. N’hésitez pas à me les partager ! 😉.

10 thoughts on “Récoltes au début du printemps

  1. Article très utile pour savoir que récolter au début du printemps ! Accompagné de tes vidéos pour plus de clarté, c’est vraiment très intéressant 😊 Pendant ma cueillette printanière, j’ai également ajouté le plantain.

    1. Merci, Emmanuelle, pour tes commentaires! Ici, dans ma région, le plantain se fait toujours désirer… Il semble que je doive attendre encore quelques semaines avant de le voir pointer le bout de son nez. Je suis débutante avec les vidéos mais je commence à y prendre goût.

  2. Merci beaucoup pour cet article riche en informations et passionnant. J’aime aussi récolter ce que la nature nous offre, à la fois pour le plaisir gourmand et pour les bienfaits médicinaux. Aujourd’hui, tu m’as appris quelque chose de nouveau, par exemple sur la racine de pissenlit. J’en consomme déjà comme substitut au café, mais je l’achetais tout prêt en sachet. Désormais, je vais tenter de les récolter moi-même pour préparer une version maison ;). À bientôt !

    1. Bonjour Nathalie, Je consommais aussi du substitut de café acheté dans le commerce auparavant, c’était bon mais je n’observais pas de différence sur ma digestion. Mais lorsque j’ai commencé à faire mon café de pissenlit moi-même, j’ai vu une grande amélioration sur mon foie et mon estomac. C’est un autre de mes outils pour réduire l’occurence des migraines ! 😉

  3. Un article très documenté et précis, qui nous détaille bien les propriétés des plantes et leur composants chimique. Cela nous donne un bon aperçu sur la manière de réaliser er soit même des préparations et comment les utiliser. Merci pour tous ces précieux conseils.

  4. J’habite en plein centre-ville et je n’ai donc pas de grand jardin. Cependant, je prévois de m’évader dans la nature ce weekend, dans l’espoir de découvrir certaines des plantes et arbres que tu as mentionnés. Je pense que je devrai au moins trouver des orties 🙈

    1. Ravie de voir en vidéo ses plantes pointer leur nez! Moi aussi j’habite en ville mais de l’autre côté de la planète (en Asie) et chez nous c’est le début de l’été. En ville en Europe on trouve facilement de l’alliaire, des saules et de l’ortie.

  5. J’aime bien parce que tu expliques et il y a une vidéo à l’appui. Je trouve ce concept sympa et merci pour tes conseils.

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