Protection solaire minérale et végétale

Plage au soleil

Avec la venue de l’été, le soleil devient de plus en plus présent. Il émet sa lumière, sa chaleur mais aussi des rayons UV.

Les UVA (320 à 400 nm) passent facilement au travers de la couche d’ozone. Ces rayons font brunir la peau sans la brûler. Par contre, ils pénètrent profondément dans l’épiderme et causent un vieillissement prématuré ainsi qu’une perte d’élasticité. Ils peuvent causer des dommages à l’ADN.

Les UVB (280 à 320 nm) sont partiellement filtrés par l’atmosphère terrestre. Ils n’affectent que la couche superficielle de l’épiderme mais produisent une grande quantité de radicaux libres qui endommagent l’ADN. Ils causent les coups de soleil. Les expositions prolongées sont liées aux cancers de la peau. Mais, ce type d’UV est essentiel pour la synthèse de la vitamine D et bénéfique pour soulager certaines maladies de peau comme l’acné, l’eczéma et le psoriasis.

Longueur d'ondes

(Image provenant du Gouvernement du Canada)

Qu’est-ce que l’indice FPS?

Le «Facteur de Protection Solaire» ou FPS est déterminé par des méthodes normalisées testées sur des humains. On applique 2 mg du produit par cm2 de peau sur un volontaire et on l’expose à aux UVB grâce à des instruments calibrés.

FPS% UVB bloqués
250 %
1593 %
2095 %
3097 %
5098 %

Un indice FPS de 15 nous indique que cela prendra 15 fois plus de temps à avoir un coup de soleil en appliquant le produit testé. Une personne sans protection solaire, qui aurait un rougissement au soleil après 5 minutes, pourrait donc s’exposer au soleil pendant 75 min avant d’observer le même effet. Et, il existe d’autres tests standardisés similaires pour établir la protection contre les UVA (qu’on identifie comme FP-UVA).

Comme les études sur des humains peuvent s’avérer très dispendieuses, des laboratoires ont développé d’autres types de tests pour imiter l’effet du soleil sur la peau. Ces tests ne garantissent pas le facteur FPS d’un produit mais évaluent sa capacité théorique à absorber les UV.

Écrans solaires

Pour bloquer les UV, il y a deux types de solutions : les substances minérales et les substances organiques. Les substances minérales le font par un principe mécanique, ils bloquent physiquement les rayons UV comme le ferait un miroir. Tandis que les substances organiques absorbent les UV grâce à leur structure chimique particulière. Cette dernière catégorie comprend les molécules synthétiques préparées en laboratoire ainsi que les substances naturelles riches en antioxydants.

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Filtres minéraux

L’oxyde de zinc est le plus performant, il bloque les UV entre 280 et 380 nm, donc tous les UVB et presque la totalité des UVA.

L’oxyde de titane est une autre bloqueur d’UV mais pour un spectre moins large de longueur d’ondes. Les argiles sont une autre option mais comme il y a beaucoup de variations dans leurs compositions, des recherches supplémentaires sont requises.

La performance des filtres minéraux demande une application assez généreuse de produit qui forme une couche blanche. L’effet blanchissant peut être réduit en diminuant la grosseur des particules, on utilise donc des minéraux micronisés ou des particules encore plus petites comme les nanoparticules.

Les nanoparticules de zinc ont fait l’objet de nombreuses études et sont tout à fait sécuritaires lorsqu’appliquées dans un produit pour la peau. Les petites quantités de zinc qui traversent l’épiderme ne sont pas plus grandes que le taux sanguin normal. Par contre, la poudre de nanoparticules pose un risque pour la santé des poumons si elle est inhalée, cela pose donc un danger pour les personnes qui la manipule. Concernant les nanoparticules de titane, certains questionnent son innocuité car ce n’est pas un élément biologique habituel, il y aurait des risques d’allergies.

Huiles végétales avec indices UV

Parmi les substances organiques bloquant les UV, nous avons quelques huiles végétales particulièrement antioxydantes qui sont communément publicisées comme protectrices solaires. Cependant, il semble que leur FPS réel soit beaucoup moins élevé que ce que l’on pourrait croire. Voici les résultats d’une étude effectuée sur des humains selon la méthode standardisée.

Huile végétaleFPS
Argan3,2
Cumin noir2,7
Carotte (graines pressées)2,5
Coco1,2
Pépins de framboises2,6
Germe de blé2,8
Tamanu4,1
Beurre de karité4,5
Photochemical & Photobiological Sciences

Au niveau moléculaire, cela est compréhensible parce que les huiles sont principalement constituées de triglycérides qui n’ont pas de grand pouvoir antioxydant.

Principes actifs antioxydants

En effet, ce sont surtout les principes actifs de la catégorie des polyphénols, les caroténoïdes et la chlorophylle qui ont une capacité particulière à absorber les UV. Les plantes regorgent de ces antioxydants, mais peu sont utilisables comme écran solaire. Pour qu’ils aient une certaine efficacité, il faut les appliquer sur la peau et qu’ils y restent. Ils doivent donc être solubilisés dans l’huile. C’est le cas des caroténoïdes et de certains autres principes actifs particuliers comme les curcuminoïdes du curcuma et l’hypéricine du millepertuis.

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Mais ce n’est quand même pas évident de couvrir tout le spectre des UVB et des UVA avec des extractions de plantes car chaque molécule absorbe un petit bout du spectre UV. Il faudrait alors développer un mélange très ingénieux pour avoir quelque chose d’aussi efficace que l’oxyde de zinc.

Malgré ces observations, les macérât huileux de plantes ne sont pas à négliger. S’ils ne bloquent pas nécessairement les UV avant d’atteindre notre épiderme, ils peuvent tout de même procurer un enrichissement en antioxydants qui aide nos cellules à se réparer et se régénérer. Nous aurions donc avantage à préparer des macérât huileux avec des végétaux qui contiennent abondamment de caroténoïdes. Parmi ceux-ci, nous avons les béta-carotènes, le lycopène et les xanthophylles. Exemples de plantes qui en sont riches : tomates, carottes, piments, poivrons, citrouilles, fleurs de calendule et de pissenlit, fruits d’argousier et cynorrhodons.

Personnellement, j’ai observé que ma peau devenait de moins en moins sensible au soleil à force d’utiliser ma crème personnelle, la base étant faite avec un macérât huileux de fleurs de calendule et de fruits d’argousier. J’ai remarqué que je brûlais moins vite mais aussi que si j’applique ma crème après une grosse journée de soleil, j’évite habituellement les brûlures. J’en conclus que même si on est pas certain de notre protection contre les UVs avec nos huiles de macérations, et bien, ils ont tout de même un effet visible sur la protection après-soleil et assurément un effet bénéfique sur le long terme.

Protection antioxydante

Mais la protection contre les UV ne se limite pas aux écrans solaires. Il a été démontré qu’une consommation alimentaire d’antioxydants diminue le stress oxydatif engendré par l’exposition au soleil mais aussi contre celui des divers agresseurs de notre environnement.

Les végétaux sont particulièrement riches en antioxydants alors on pourrait dire que de manger au moins 10 portions de fruits et de légumes par jour est un facteur de protection de base. On privilégie ceux qui sont colorés en vert, rouge, orange et jaune.

Références:

ACSOVA, Aneta et coll. «The real UVB photoprotective efficacy of vegetable oils: in vitro and in vivo studies», Photochemical & Photobiological Sciences, 2021, p.139-151.

COMMISSION EUROPÉENNE, oxyde de zinc. https://ec.europa.eu/health/scientific_committees/opinions_layman/zinc-oxide/fr/index.htm

Gouvernement du Canada, Qu’est-ce que le rayonnement ultraviolet?

https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/securite-soleil/qu-est-que-rayonnement-ultraviolet.html

http://wholesomeliving.co/sunscreen/why-and-how-plant-compounds-protect-from-uv/

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