Préparer le terrain pour une bonne récolte

Jardins HerbaSimple en mai 2025

J’ai un très grand terrain — environ 15 acres de superficie. Au printemps, j’ai beaucoup de défis : entretien des arbres, désherbage, amendement du sol, semis, transplantation. C’est beaucoup de travail, oui… mais c’est aussi une belle opportunité de préparer le terrain pour une bonne récolte.

J’ai toujours un immense plaisir à voir le jardin prendre vie, jour après jour. Il n’y a rien de plus satisfaisant que d’observer les jeunes pousses s’épanouir, les fleurs s’ouvrir, les insectes s’activer. Je rêvais d’un jardin où je pourrais sortir chaque matin, les pieds dans la rosée, pour y cueillir quelque chose de frais, tout en me promenant. Aujourd’hui, ce rêve devient peu à peu réalité — chaque effort que je fais maintenant contribue à améliorer la qualité des récoltes à venir. 🌻

Mes jardins en permaculture

Au départ, j’avais imaginé des jardins en permaculture où les plantes médicinales se mêleraient harmonieusement aux légumes. Mon intention était de profiter des bons compagnonnages pour favoriser la croissance et repousser naturellement certains insectes nuisibles et créer un écosystème diversifié. Sur le papier, tout semblait parfaitement pensé.

Mais sur le terrain, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. 😞

Animaux sauvages

Ici, la faune est aussi bien installée que moi. Cerfs 🦌, ratons laveurs🦝, moufettes🦨, porcs-épics, écureuils🐿, marmottes, dindes sauvages🦃, renards🦊… et sûrement quelques visiteurs nocturnes que je n’ai pas encore croisés. Récemment, j’ai même trouvé un arbre fraîchement coupé, avec les marques d’un castor — un nouveau voisin, semble-t-il.

Pendant dix ans, j’ai composé avec eux, en acceptant quelques pertes. J’ai compris qu’il m’était tout simplement impossible de cultiver certains végétaux trop convoités, comme le maïs et les tournesols, bien trop appétissants pour mes visiteurs à quatre pattes. J’avais pris soin de clôturer mes jeunes arbres fruitiers, car les cerfs les empêchaient de se développer.

Mais en 2024, j’ai vécu une véritable razzia. Tous mes légumes, à l’exception de ceux protégés dans la serre, ont été dévorés 😲 . Et pas seulement les classiques : les cerfs se sont attaqués à mes pommes de terre, calendules, pavots, choux, brocolis, concombres… Ils ont même déterré les oignons et mangé des plantes normalement toxiques, comme le ricin et la digitale.

Du jamais vu !!! 💥

Arbres envahissants

Côté clôture naturelle, j’ai aussi voulu suivre les bons conseils : planter des arbres épineux pour décourager les cerfs. J’ai donc misé sur l’argousier, un excellent fixateur d’azote, et sur le rosier rugueux pour former une haie défensive autour d’un des jardins. Mais disons-le franchement : ce fût une erreur

Les rosiers rugueux repoussent… les humains qui coupent le gazon au pourtour du jardin avec leurs épines redoutables. Quant aux argousiers, s’ils enrichissent le sol, ils font aussi des drageons surgissent jusque dans les planches de légumes.

J’avais également planté une rangée de saules, dans l’idée de créer un coupe-vent naturel et de produire mon propre BRF (bois raméal fragmenté). Une stratégie qui semblait à la fois ingénieuse et qui me permettait d’être autonome pour l’enrichissement du sol.

Mais en pratique, les saules se sont révélés beaucoup trop gourmands : leurs racines s’infiltrent partout et drainent les nutriments du jardin. Résultat : plusieurs plantes et arbustes peinent à croître à proximité.

Plantes compagnes

Dans mon plan initial, j’avais eu l’idée de répartir mes plantes médicinales parmi les légumes, dans l’espoir de profiter des effets bénéfiques du compagnonnage. Certaines plantes devaient éloigner les insectes nuisibles, d’autres stimuler la croissance des potagères. Mais la réalité du terrain m’a vite rattrapée.

En dispersant les médicinales un peu partout, j’étais la seule à savoir où elles se trouvaient… et même moi, j’en oubliais ! La récolte devenait interminable, le désherbage infernal. Et les insectes, eux, n’étaient pas dupes : les chenilles retrouvaient les choux sans difficulté, même entourés de plantes aromatiques.

Préparer le terrain pour une bonne récolte

Toutes ces erreurs m’ont permis d’apporter des améliorations concrètes à mes jardins. À force d’essais, d’observations (et de frustrations !), j’ai ajusté mes façons de faire. Petit à petit, saison après saison, j’apprends à mieux écouter mon terrain. Ce qui fonctionne ailleurs ne fonctionne pas nécessairement ici.

Tailler les arbres

Avant même de mettre les mains dans la terre, nous avons commencé par tailler les arbres qui nuisaient à l’ensoleillement. Un jardin, c’est aussi une question de lumière, et certaines zones étaient devenues trop ombragées pour permettre une bonne croissance.

Rien ne se perd : en passant les résidus de coupe au déchiqueteur, nous avons du paillis pour enrichir le compost ou pour étendre autour des vivaces afin de conserver l’humidité et freiner les mauvaises herbes. Quant aux petites branches, elles sont brûlées — et la cendre récupérée servira à amender les zones du jardin dont le sol est trop acide pour certains légumes.

Protection contre les envahisseurs

Cette année, j’ai décidé de passer à l’étape supérieure : tous les jardins seront clôturés pour éloigner les plus gros intrus. Après tant d’années à partager mes récoltes, j’en suis venue à la conclusion qu’un peu de distance ne ferait de mal à personne.

Et pour les plus astucieux, ceux qui trouvent toujours le moyen de se faufiler sous les mailles du système (je pense à vous, amateurs de raisins 🦝), j’ai prévu une section avec un fil électrifié⚡. Pour rappeler que ce jardin est réservé aux humains. C’est une tentative pour protéger ce que je cultive avec amour. 💚

Organisation des jardins

Mon jardin est organisé en buttes, tracées parallèlement à la pente du terrain. Cette disposition permet à l’eau de pluie de s’infiltrer en profondeur dans les buttes à mesure qu’elle descend. Cela me sauve bien des arrosages pendant l’été !

J’ai ainsi réservé des sections précises aux plantes médicinales vivaces. Cela facilite le désherbage : ceux qui viennent m’aider savent d’emblée quelles rangées me sont réservées, et peuvent s’occuper librement des autres.

Jardins en mai 2025 – clôture à venir, déserbage non terminé

Ensuite, j’ai divisé le jardin en différentes zones : les légumes-racines sont regroupés ensemble, tout comme les légumes-feuilles. J’ai aussi dédié une section aux fines herbes, une autre aux légumes grimpants, et une autre zone aux plantes médicinales annuelles.

Cette organisation me permet non seulement de mieux planifier mes rotations de cultures, mais aussi de simplifier les récoltes et l’entretien quotidien.

Jardins en mai 2025 – clôture à venir, déserbage non terminé

Quant aux choux, je les installe toujours ensemble. Cela me permet de les recouvrir facilement d’un filet protecteur, d’un bout à l’autre du rang.

En fin de compte, c’est une organisation qui me fait gagner beaucoup de temps et qui donne à chaque plante les meilleures chances de s’épanouir.

Jardins HerbaSimple en août 2023
Jardins HerbaSimple en août 2023

Et vous, qu’avez-vous semé ce printemps — au jardin ou dans votre vie — pour récolter demain ? 🌱 Partagez vos expériences, vos essais, vos erreurs et vos petites victoires en commentaire : j’adore vous lire !

Cet article participe à la Farandole des Blogs dont le thème « Semer aujourd’hui pour récolter demain » est proposé par Pierre-Élie du blog S’enrichir avec Pierre-Élie.​

4 thoughts on “Préparer le terrain pour une bonne récolte

  1. Super contenu. J’aime ta volonté de « moins partager » en mettant un filet. Je l’ai fait et j’ai été touch » de trouver un oiseau mort qui s’y était coincé. Du coup, j’ai arrêté le filet. j’espère que tu n’auras pas cette mésaventure. Pour moi, le mieux est un filets au maillage très fin comme celui des producteurs fruitier. Ni les oiseaux ni les plus gros insectes ne peuvent y passer. Par contre, penser à ne l’installer qu’après la pollinisation pour laisser passer les abeilles tout en leur laissant, de toute façon, suffisamment de plantes à consommer, dont, un arbre parmi les autres ou en plantant des plantes mellifère, juste pour elles.

  2. Merci pour cette belle métaphore entre jardinage et cheminement intérieur. Préparer le terrain, c’est aussi cultiver la patience et la confiance… Et tu le racontes avec une poésie qui pousse à l’introspection. Un vrai engrais pour l’âme 🌼

Laisser un commentaire