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Pourquoi s’intéresser aux plantes médicinales?

Jardins HerbaSimple en juin 2023

Habituellement, je vous écris sur la chimie des plantes, en mettant l’accent sur tout ce qui se trouve dans l’infiniment petit afin que vous puissiez les utiliser à leur plein potentiel. Cependant, ces derniers jours, j’ai ressenti le besoin de vous expliquer pourquoi je m’investis autant dans ce domaine. Qu’est-ce qui fait que je suis passionnée par les plantes? Voici un bref récit de mon parcours vers l’herboristerie, ainsi que quelques raisons pour lesquelles vous pourriez vous aussi vous y intéresser.

Le début de quelque chose

J’étais dans la vingtaine, je devais avoir 26 ans la première fois que j’ai ressenti un fort désir d’avoir des enfants. J’étais en couple depuis 4 ans, j’avais récemment été promue au travail et j’avais emménager dans ma première maison. En apparence, tout semblait aller parfaitement bien dans ma vie, sauf que…je n’arrivais pas à tomber enceinte.

J’ai passé quelques tests médicaux qui n’ont rien révélé d’anormal.

J’ai consulté un médecin spécialiste qui m’a dit « Ne vous inquiétez pas madame, on va vous faire avoir un beau bébé ! ». Cette petite phrase m’a profondément choquée ! Peut-être était-ce le ton prétentieux avec lequel elle a été prononcée, ou peut-être était-ce l’expression « on va vous faire » qui m’a dérangée. Qu’est-ce que cela sous-entendait réellement ? Était-ce lui qui avait le pouvoir de garantir ma fertilité? Je pouvais déjà voir devant moi une série de procédures médicales à suivre, et je me sentais soudain dépossédée de mon pouvoir personnel. Ce chemin me paraissait à la fois fade et inquiétant.

Je savais au fond de moi que je voulais explorer d’autres possibilités avant de me lancer dans cette voie, et si ces alternatives ne fonctionnaient pas, alors seulement je réévaluerais ma décision.

Les perturbateurs endocriniens dans notre quotidien

Je suis donc partie à la recherche de solutions alternatives et c’est alors que j’ai appris l’existence des perturbateurs endocriniens. On est dans le début des années 2000 alors l’information ne circulait pas aussi facilement qu’aujourd’hui…facebook n’existait pas encore…imaginez !!!

Perturbateur endocrinien: c’est une molécule qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone et perturbe le fonctionnement normal d’un organisme. Un perturbateur endocrinien peut agir à de très faibles doses, tout comme nos hormones. Sa toxicité est difficile à prouver car les problématiques s’installent progressivement et il est très difficile de faire le lien entre la cause et les effets.

Article de Québec Science sur les perturbateurs endocriniens

Article du Journal des femmes sur les perturbateurs endocriens

Ce que j’ai éliminé pour commencer:

-Filtrer l’eau du robinet avec un filtre au charbon

-Éliminer les contenants de plastiques pour réchauffer les aliments

-Éviter tous les produits alimentaires qui contiennent du BHA ou BHT

-Éliminer tous cosmétiques avec l’ingrédient parfum ou fragrance

Voici une référence pour vous aider si vous désirez faire de même: Comment des produits d’usage courant menacent notre santé

Ce que j’ai ajouté dans ma vie:

-2 cours de conditionnement physique par semaine

-peinture à l’aquarelle

-lecture de livres en santé naturelle

-un tout petit jardin dans ma cour avec des fines herbes et des tomates (j’étais vraiment très limitée avec l’espace)

-des soins énergétiques

Après quelques mois, je pouvais voir les effets de ces changements sur ma santé mentale, je me sentais de plus en plus en vie!

À ma grande joie, je suis tombée enceinte à 29 ans.

Ce fût un événement très important pour moi. J’étais fière d’avoir atteint mon objectif par le chemin le plus long….parce que ce chemin de petits changements à petits pas et de patience m’avait permis d’ouvrir de nouvelles portes.

Les personnes qui ont lu cet article ont aussi lu :  La phytochimie à quoi ça sert?

«Avec les connaissances que j’ai acquises depuis, je sais maintenant que j’aurais pu prendre du pissenlit, du chardon-marie et du vitex pour accélérer le processus (j’en parlerai plus en détails dans un autre article). Plusieurs plantes médicinales (ainsi que plusieurs aliments comme les légumineuses et les légumes à feuilles vertes) aident notre système hormonal à se protéger de la présence de perturbateurs endocriniens en agissant sur nos systèmes enzymatiques.»

Les plantes de mon enfance

Plus je lisais sur la santé naturelle et plus je découvrais un univers de possibilités. Je souhaitais offrir ce qu’il y a de meilleur à mon bébé alors j’y ai mis toute mon énergie. Je me suis mise à rêver de forêts, de prairies et de jardins. Et voilà que pleins de souvenirs d’enfance revenaient à la surface.

Lorsque j’avais 4 ans, nous avons déménagé dans une maison située en pleine forêt en Beauce. Je passais mes journées à observer ce qui poussait dans les alentours. Lorsque j’ai su lire, j’ai cherché à identifier les plantes comestibles grâce aux Guides Fleurbec. Au primaire, j’ai reçu mon premier herbier à compléter. J’aimais l’idée de consommer les plantes sauvages et j’en cueillais déjà quelques-unes pour faire mes petites recettes inventées (qui n’étaient pas toujours réussies à l’époque): conifères, violettes, onagre, épilobe, oseille, oxalide, érythrone…

Un jour je suis tombée sur un nid de guêpes souterrain, je ne l’ai jamais vu…je devais avoir 9-10 ans et j’ai figé sur place. Résultat: 13 piqûres de guêpes partout sur le corps. Et ça faisait mal !!!! Ma mère connaissait les vertus du plantain alors elle a appliqué une feuille sur chacune de mes piqûres. Je me souviens m’être levée et d’être retournée dehors, la douleur avait complètement disparue. C’était ma première expérience marquante avec une plante médicinale dont je me souviens !

Plantain majeur
Plantain majeur

Le plantain est vraiment souverain pour capter le venin des guêpes, bourdons, abeilles, maringouins… J’en ferai le portrait phytochimique très bientôt (disponible ici).

Découverte de l’herboristerie

Avant de découvrir le terme « herboristerie », j’ai eu le temps d’avoir mon 2e enfant. À ce moment, je vivais en banlieue dans les basses-Laurentides à cause de mon travail. Je me trouvais isolée de ma famille par la distance et je trouvais peu de gens autour de moi qui s’intéressaient aux soins naturels. Et les jeunes enfants, et bien, c’est toujours une boîte à surprise…ils attrapent toutes sortes de trucs étranges pour développer leur système immunitaire.

Je me sentais prise d’inquiétudes entre chaque visite à l’urgence (parce que les médecins ne prenaient déjà pas de nouveaux patients à cette époque). Et souvent, je m’en retournais bredouille avec la consigne de surveiller l’enfant pendant 48h avant de revenir me rassoir dans la salle d’attente une autre fois. Je me sentais horriblement dépendante et je n’aimais pas ça du tout!

J’avais le goût de prendre soin d’eux mais je ne savais pas comment.

Alors j’ai cherché…j’ai cherché dans les bibliothèques et sur internet…et un jour, je suis tombée sur le site web de l’Herbothèque. Il y avait des visites de jardins et des ateliers de présentations au public, je m’y suis inscrite aussitôt. C’était en 2010, j’avais 35 ans.

J’ai été émerveillée par ce que j’ai vu et entendu. Un coup de foudre !!! J’ai pris conscience que je pouvais cultiver les plantes moi-même et que je pouvais même préparer des produits pour me soigner moi et ma famille. Ce fut le début de mes aventures dans le domaine de l’herboristerie.

Mes premières expériences avec les plantes médicinales

J’étais tellement enthousiaste d’acquérir toutes ces connaissances. Ma tête était remplie d’idées qui se bousculaient, mais je doutais de mes capacités (je partagerai toutes les difficultés que j’ai rencontrées dans un prochain article et comment je les ai surmontées). Pour sortir de la confusion dans laquelle je me trouvais, j’ai décidé d’expérimenter une plante à la fois pour voir ce que ça donnerait. J’étais très prudente, car je ne comprenais pas par quel mécanisme elles pouvaient bien fonctionner, alors je n’osais pas en donner à mes jeunes enfants. J’ai donc commencé par des bains..

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Ma fille avait 5 ans et ça n’allait pas, elle faisait 39°C de fièvre avec le nez qui coule, elle avait le visage rouge et semblait avoir un mal de tête. Et elle se plaignait…ça s’annonçait comme une journée très pénible. J’ai alors décidé d’expérimenter l’achillée millefeuille, une fébrifuge. J’ai préparé une infusion avec une bonne poignée de plante séchée que j’ai laissé infuser jusqu’à ce que l’eau soit bien verte. Et j’ai mélangé le tout avec l’eau du bain. Résultat: après 10 min tout au plus, j’ai observé que la rougeur de son visage s’estompait, elle ne faisait plus de fièvre. Et en plus, elle souriait. Je n’en revenais pas! J’ai répété l’opération une autre fois dans la journée et la crise était passée.

Cette expérience m’a marqué. Les plantes donnaient des résultats et ce même, très rapidement.

Achillée millefeuille
Achillée millefeuille

J’ai alors poursuivi mes expérimentations avec l’achillée millefeuille. Je l’ai prise en bain pour soulager mes douleurs menstruelles. Ensuite, j’ai utilisé une teinture pendant plusieurs semaines, ce qui a réduit l’intensité des douleurs mensuelles et également diminué les saignements excessifs qui était auparavant plus proches d’hémorragies. Je l’ai consommée en infusion pour faire passer un rhume et pour une migraine. J’ai appliqué les feuilles fraîches sur le genou de mon fils qui avait fait une chute et qui saignait abondamment, elle a arrêté le saignement aussitôt. C’est incroyable de constater toutes les utilisations possibles pour cette seule plante!

Mes réussites m’ont donné de plus en plus confiance en moi. J’ai alors commencé à préparer des produits: des mélanges de plantes séchées, des vinaigres, teintures, huiles, onguents, crèmes, etc. Je vous partagerai plusieurs de mes recettes en temps et lieu.

À partir de ce moment, j’ai commencé à recevoir des témoignages de personnes qui obtenaient bel et bien des résultats eux aussi. Alors je n’ai plus eu de doutes sur l’efficacité des plantes médicinales. Désormais, je prends un immense plaisir à vous partager toutes ces expériences !

Et alors, pourquoi s’intéresser aux plantes médicinales ?

Lorsque j’utilise les plantes médicinales, je deviens un acteur actif dans les soins de ma famille. J’ai des solutions complémentaires là où la médecine peut parfois manquer de réponses. Je peux agir en prévention de nombreux problèmes de santé. De plus, j’ai plusieurs solutions pour réduire mon exposition aux perturbateurs endocriniens.

En cultivant mes propres plantes, je contribue à la diversité de la flore et à l’équilibre des écosystèmes. Cela me permet de réduire ma consommation d’autres produits et diminue ainsi mon impact sur l’environnement. Je me sens en harmonie avec la nature et pleinement à ma place.

Jardins HerbaSimple en juin 2023
Jardins HerbaSimple en juin 2023

Lorsque je prépare moi-même mes produits, je sélectionne consciencieusement chacun des ingrédients qui les composent. Je suis certaine de leur qualité et je n’ai pas besoin de décrypter tous les petits caractères sur les étiquettes. Je peux choisir la texture et l’odeur, je les fais à mon goût à moi.

Ingrédients pour préparer un onguent à la calendule et au plantain

Tout cela me donne un sentiment d’autonomie et renforme ma confiance en moi. À chaque pas, je réaffirme mon pouvoir personnel, ce qui se traduit par une sensation d’« empowerment ».

Vous trouvez que cela est plein de bon sens? Vous aimeriez en apprendre davantage sur les plantes, leurs utilisations, leur identification, leurs préparations et la création de produits adaptés à vos besoins?

Si tel est le cas, laissez-moi un commentaire et inscrivez-vous à mon infolettre afin que je puisse vous contactez dans le futur!

4 thoughts on “Pourquoi s’intéresser aux plantes médicinales?

  1. Salut Mélanie, j’espère que la famille va bien. Je me demandais s’il existe une plante qui pourrait aider contre les rhinites allergiques, ça donne surtout des maux de tête, étourdissements, semblable à une sinusite, j’utilise le sinus rince et spray nasal à la cortisone et ça passe mais je me demandais si il y a quelque chose de plus naturel. Merci

    1. Allo Ginette, Parmi les plantes les plus souvent recommandées pour les rhinites allergiques, il y a la feuille d’ortie, le plantain, le sureau, l’euphraise, le reishi et la verge d’or. Souvent cela prend plusieurs semaines avant de voir un effet notable donc préférable d’en consommer avant la saison des allergies mais il y a tout de même des gens qui obtiennent des résultats plutôt rapidement avec la consommation de teintures (ex: https://lapara.ca/fr/products/teinture-ortie ou https://lapara.ca/fr/products/deep-immune-pour-allergies) ou d’infusions quotidiennes.

  2. La découverte de la nature et d’une partie de la botanique peut en effet être une expérience passionnante qui peut nous motiver à continuer à chercher à comprendre. Il existe d’ailleurs déjà une longue tradition en la matière. Il suffit de penser à Hildegarde de Bingen, et les jardins de plantes médicinales sont à l’origine des pharmacies. La médecine a poursuivi cette recherche à un niveau plus avancé, en recherchant les principes actifs qui agissent dans les différents extraits de plantes pour en faire des médicaments encore plus efficaces, mais cela n’enlève rien au charme des anciens remèdes simples, qui continuent à fonctionner comme par le passé.

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